Page 60 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2018
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CO7 LES TROUBLES ANXIEUX ET DEPRESSIFS CHEZ LES ASTHMATIQUES SEVERES
S. Louhaichi, B. Hamdi, I. Khalfallah, S. Syoud, K. Zayani, S. Hajjej, J. Ammar, A. Berraies,
A. Hamzaoui
SERVICE DE PNEUMOLOGIE B, HOPITAL ABDERRAHMEN MAMI, TUNISIE
Introduction
Malgré leurs fréquences, les troubles anxieux et dépressifs sont le plus souvent sous-diagnostiqués et par conséquent
ne sont pas traités. Ceci peut retentir sur le contrôle de la maladie asthmatique. L’objectif de notre étude était de
dépister ces troubles chez des patientes asthmatiques sévères et d’évaluer leur impact sur cette pathologie.
Patients et méthodes
Il s’agit d’une étude transversale incluant 50 patientes suivies pour asthme sévère au pavillon B de l’hôpital
Abderrahmen Mami de l’Ariana.
Nous avons eu recours à l’échelle HAD afin de dépister les troubles anxieux et dépressifs chez toutes les patientes.
Puis nous avons procédé à une comparaison entre les patientes présentant une symptomatologie douteuse ou
certaine d’anxiété ou de dépression (score HAD≥ 8) aux autres patientes qui n’étaient ni dépressives ni anxieuses
(score HAD 8).
Résultats
L’âge moyen des patientes étaient de 55ans [20-70ans]. La durée moyenne de l’évolution de la maladie asthmatique
était de 23ans [4-63ans].
Seize patientes n’étaient ni dépressives ni anxieuses (32%). Une symptomatologie douteuse d’anxiété ou de
dépression (score HAD entre 8 et 11) était présente chez 11 patientes (22%). Le diagnostic certain de troubles anxieux
ou dépressifs était retenu chez 23 patientes (46%) devant un score supérieur à 11. Le nombre d’exacerbations
d’asthme était supérieur à deux par an chez 91% des patientes du groupe symptomatique d’anxiété ou de dépression
versus 43% chez les autres patientes (p=0.0002). Le contrôle d’asthme était meilleur dans le groupe sans troubles
anxieux ou dépressifs (31% versus 5.8%, p=0.01). Il n’y avait pas de différence statiquement significative entre les
deux groupes concernant le nombre de patientes avec un VEMS inférieur à 80% (73% versus50%, p=0.1). Les
patientes dont la symptomatologie était évocatrice d’anxiété ou de dépression ont eu un entretien avec un psychologue
(68%). Les patientes qui avaient un score supérieur à 11 ont été adressées à une consultation spécialisée de
psychiatrie après leur accord. Seulement sept patientes avaient accepté de consulter un psychiatre. Cinq de ces
patientes étaient mises sous traitement antidépresseur. On a noté une amélioration du contrôle de l’asthme (ACT≥20)
chez 58.5% des patientes après prise en charge psychologique.
Conclusion : Il ressort de cette étude que les troubles anxieux et dépressifs affectent nettement l’évolution de
l’asthme sévère. Ils conduisent à des exacerbations plus fréquentes et réduisent à leurs tours le contrôle de la maladie.
Ainsi, il faut insister sur un dépistage précoce et une prise en charge rapide de ces troubles afin d’améliorer les
symptômes de l’asthme.
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