Page 90 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2018
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P11            RETENTISSEMENT DE LA RHINITE ALLERGIQUE PROFESSIONNELLE SUR L’APTITUDE MEDICALE AU

                               TRAVAIL
                               L. Haddad, M. Chatti, K. Hajaij, S. Fehri, H. Ghannouchi, H. Ben Mansour, H. Nouaigui

                               INSTITUT DE SANTE ET DE SECURITE AU TRAVAIL (ISST) - TUNIS



               Objectifs :

                   >   Déterminer les caractéristiques cliniques et socioprofessionnelles des patients adressés à l’ISST pour avis
                       d’aptitude médicale et chez qui le diagnostic de rhinite allergique professionnelle a été retenu.

                   >   Préciser le rôle du médecin du travail dans le diagnostic précoce de cette maladie et la prévention de son
                       passage à l’asthme.

               Matériel et Méthodes :

               Etude rétrospective descriptive portant sur les dossiers des patients adressés à l’ISST entre 2008 et 2017 pour avis
               d’aptitude médicale et chez qui le diagnostic de rhinite allergique professionnelle a été retenu. La collecte de données
               a été effectuée à l’aide d’une fiche synoptique préétablie et l’analyse par le logiciel Epi Info.

               Résultats :

               Nous  avons  colligé  18  dossiers  de  patients  porteurs  d’une  rhinite  allergique  professionnelle.  La  population  était
               majoritairement féminine (13F/5H). L’âge moyen était de 34 ans. L’ancienneté moyenne au poste était de 10 ans. La
               plupart travaillait dans le secteur de l’industrie des composants automobiles (fabrication de volants : 11 cas) et occupait
               le poste de collage ou de gainage de volants. La rhinite évoluait depuis 2 ans en moyenne. Elle était associée à une
               conjonctivite allergique dans 10 cas et à un asthme dans 4 cas. Un terrain atopique a été retrouvé dans la moitié des
               cas.  Pour aboutir au diagnostic, nous avons eu recours à un bilan allergologique (12 cas) avec dosage des IgE
               spécifiques (6 cas), un examen ORL spécialisé (4 cas), une étude de poste (3 cas), un test réaliste (3 cas) et à
               une  épreuve  d’éviction-réexposition  (1  cas).  L’allergène  professionnel  responsable  était  principalement  le
               composant d’une colle dans 13 cas (cyanoacrylate : 7, isocyanate : 4, néoprène : 1, colophane : 1). Parmi les autres
               allergènes, nous avons retrouvé les poussières de bois (2 cas), la farine (1 cas), les poussières de céréales (1 cas)
               et les enzymes (un cas).  La décision d’aptitude médicale était la mutation de poste dans tous les cas afin d’éviter
               toute exposition à l’allergène responsable. Le médecin du travail a effectué une démarche préventive secondaire,
               en nous adressant les patients  après  l’apparition  de  la  maladie  dans  sa  forme  isolée  (rhinite)  ou  compliquée
               (asthme).  Une  intervention  précoce  (recherche  d’atopie  à  l’embauche,  avant  l’affectation  à  des  postes
               sensibilisants  ;  suivi  rapproché  des  travailleurs  exposés à la recherche des premiers signes de la rhinite avec
               explorations orientés ; amélioration des moyens de  prévention collective ; sensibilisation au port d’équipements de
               protection individuelle…) aurait prévenu l’arrivée à ce stade.

               Conclusion :

               La rhinite allergique est l’une des maladies professionnelles les plus courantes mais elle est souvent sous-déclarée
               vu sa bénignité. Cependant, devant le risque de son évolution vers l’asthme, un diagnostic précoce s’avère nécessaire
               ainsi que l’éviction tant que possible de l’exposition à l’allergène responsable. C’est là où réside le rôle préventif du
               médecin du travail à travers sa participation à l’amélioration des conditions du travail et son évaluation de l’aptitude
               médicale des travailleurs (surtout à l’embauche à la recherche d’une atopie).





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