Page 94 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2018
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P15 L’EVOLUTIVITE FONCTIONNELLE RESPIRATOIRE AU COURS DES PNEUMOPATHIES
INFILTRANTES DIFFUSES : INFLUENCE-T-ELLE LE PRONOSTIC ?
Fessi R., Ourari B., Zaibi H., Laouini I., Touil A., Ben Amar J., Aouina H.
SERVICE DE PNEUMOLOGIE DE L’HOPITAL CHARLES NICOLE
Introduction : Divers travaux ont confirmé l’impact pronostic du déclin fonctionnel respiratoire au cours de la fibrose
pulmonaire idiopathique. Cependant pour les pneumopathies infiltrantes diffuses chroniques (PIDC) toutes causes
confondus, les études sont peu nombreuses.
But : Décrire la variation fonctionnelle respiratoire au cours des PIDC et déterminer ses implications pronostiques.
Méthodes : Etude rétrospective longitudinale colligeant les dossiers de 66 patients suivis pour PIDC entre 2002 et
2017. Tous les patients ont bénéficié d’une spirométrie et d’une gazométrie au moment du diagnostic. Au moins un
contrôle spirométrique était requis à : 6 mois (20) ,1 an (29) et/ou à la date de point (44).
La gazométrie était contrôlée dans 64.1%.
Une aggravation fonctionnelle respiratoire était définie par une baisse de la CVF et/ou de la PaO2 ≥ 10%. Un gain ≥
10% définit l’amélioration. La stabilisation était retenue quand la baisse ou le gain était10%.
Résultats : Il s’agit de 41 femmes et 25 hommes âgés en moyenne de 56 ans. Quarante-pour-cent étaient tabagiques.
La durée moyenne de suivi était de 54.9 mois. Les étiologies étaient dominées par les PID idiopathiques (25), la
sarcoïdose (21) et les PID secondaires aux connectivites (10). La spirométrie initiale a noté un TVR dans 78.8% des
cas avec une CVF moyenne à 65,2%. A 6 mois, on notait une amélioration de la CVF (42.1%), une stabilisation
(26.3%) et une aggravation (31.6%). La survie moyenne était plus réduite en cas d’aggravation de la CVF (88.5 mois
vs 114 ; p=0.9). Le risque et le nombre de décompensations étaient plus importants (p=0.08 et 0.6 respectivement).
A un an, l’aggravation spirométrique était observée dans 34.5% et était corrélée au risque de décompensations
(p=0.006). Cependant les survies moyennes étaient comparables (p=0.4). A la date de point, 38.6% des patients ont
aggravé leur CVF et 40.9% sont restés stables. Aucune différence significative n’a été démontrée chez ces patients
concernant le risque de décompensations, d’évolution vers le cœur pulmonaire chronique et de décès. L’évolution
gazométrique après une moyenne de 36 mois était marquée par une aggravation dans la majorité des cas (52.9%).
Dans ce cas, les décompensations ainsi que l’évolution vers l’insuffisance respiratoire chronique étaient plus
fréquentes (p=0.05 et 0.013 respectivement).
Conclusion : L’aggravation fonctionnelle respiratoire au cours des PIDC serait un facteur de risque de
décompensations et de progression de la maladie.
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