Page 149 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2018
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P69 LA TUBERCULOSE EN MILIEU CARCERAL EN TUNISIE: ETUDE COMPARATIVE
Touil A., Ben Amar J., Zaibi H., Laouini I., Fessi R., Baccar M. A., Dhahri B., Aouina H.
HOPITAL CHARLES NICOLLE, SERVICE DE PNEUMOLOGIE, TUNIS
Introduction :
La tuberculose demeure une maladie endémique en Tunisie et représente un problème de santé majeur malgré le
programme de partenariat avec le fond mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Il est admis
que la tuberculose est plus fréquente en milieu carcéral vue la promiscuité et le manque d’aération des locaux.
But : Comparer les données cliniques chez les patients incarcérés suivis pour tuberculose par rapport à la population
générale
Méthodes :
Etude rétrospective comparative incluant les patients en milieu d’incarcération, hospitalisés dans notre service entre
janvier 2008 et aout 2018 pour tuberculose, quel que soit le site atteint. Les données de ces patients (GD) ont été
comparées par rapport à ceux d’une population témoin (PT) : patients recensés, porteurs de tuberculose pulmonaire,
diagnostiquées durant la même période.
Résultats :
Cinquante-et-un détenus, tous de sexe masculin, étaient hospitalisés pour tuberculose au cours de la période d’étude.
L’âge moyen était à 34.5 ans [19 –74 ans] contre 42.2 ans dans le GT. Quarante-cinq patients étaient tabagiques.
L’alcoolisme était plus fréquent dans le GD (68.6% contre 26%). Un antécédent de tuberculose était noté chez 3.9%
des détenus contre 5.64% des patients du GT. Le délai moyen entre l’apparition des signes et la 1 ͤ ͬ ͤ consultation était
plus long dans GD (67.5 jours contre 29.5 jours). Les signes généraux étaient au premier plan dans les 2 groupes,
dominés par l’asthénie (76.5% dans GD contre 91.2% dans GT). Le signe fonctionnel respiratoire le plus fréquemment
retrouvé dans les deux groupes était la toux sèche (39.2% contre 88.7%). L’hémoptysie était rapportée chez 41.1%
des patients du GD contre 36.4% des patients du GT. Chez les détenus, les complications étaient fréquentes : 3
décès, 3 cas d’intolérance au traitement, 3 cas de réactions allergiques graves, 2 cas de complications thrombo-
emboliques et 1 cas de pyopneumothorax.
Conclusion :
Notre étude montre que la tuberculose est fréquente en milieu carcéral. Le délai de consultation est long pouvant
atteindre plusieurs mois. Ceci peut être à l’origine de formes graves, de complications et de séquelles plus fréquentes.
Ainsi, le médecin de la prison a un rôle important dans la détection des premiers signes de la maladie, le contrôle des
tares.
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