Page 97 - Livre électronique du Congrès National de Pneumologie 2018
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P18 COMPORTEMENT TABAGIQUE DES FEMMES BRONCHITIQUES CHRONIQUES
Zayen K, Khalfallah I, Hajjej S, Hamdi B, Ammar J, Hamzaoui A
PAVILLON B, HOPITAL ABDERRAHMEN MAMI, ARIANA
Introduction :
La prévalence de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) post tabagique est en augmentation
progressive chez les femmes et semble avoir un phénotype particulier et des modalités de sevrage tabagique
différentes par rapport aux hommes.
Objectif :
Etudier les facteurs influençant le tabagisme, le niveau de dépendance et le sevrage tabigique chez les femmes
présentant une BPCO.
Matériels et méthodes :
Etude prospective incluant 40 patientes tabagiques et bronchitiques chroniques suivies au service de pneumologie B
de l’hôpital Abderrahman Mami entre 2016 et 2018 et ayant répondu à notre questionnaire.
Résultats :
L’âge moyen était de 59,7 ans. Selon le GOLD 2018, nos patientes étaient classées GOLD « A » dans 20% des cas,
GOLD « B » dans 7,5%, GOLD « C » dans 12,5% et GOLD « D » dans 60%. Le VEMS moyen était de 764 ml. La
présence de fumeurs dans l'entourage (famille et amis proches) était trouvée dans 82,5% des cas. L’âge de début de
l’intoxication tabagique variait entre 9 et 46 ans avec une moyenne de 25,5 ans. L’initiation était influencée par les
amis dans 60% des cas, par la famille dans 15% et par les conditions socioéconomiques dans 25%. Toutes les
patientes étaient dépendantes à la nicotine avec un score de Fagerström moyen de 6,57. Les facteurs favorisant
l'entretien du tabagisme étaient l’automatisme (45%), le stress (35%) et le plaisir (10%). La principale comorbidité
associée était la dépression notée dans 32.5% des cas. Le budget moyen dépensé pour les cigarettes était de 4,3
dinars. Le tiers des fumeuses (32,5%) n'avouaient pas être fumeuses en présence de leurs familles et 43% des mères
n'ont pas arrêté de fumer durant la grossesse. Parmi nos patientes, 20% n'ont jamais essayé d'arrêter de fumer et
30% ont réussi initialement le sevrage tabagique avec une rechute de 48,7%. Les raisons de rechute étaient la forte
dépendance (70%), la convivialité (18%) et le stress (12%). L'arrêt du tabac était corrélé à un score de Fagerström
plus faible (p=0.001) et à une intoxication tabagique moindre (nombre de cigarettes par jour (p=0.01) et nombre de
PA (p=0.021)).
Conclusion :
Le sevrage tabagique reste difficile chez les femmes bronchitiques chroniques du fait de la forte dépendance, de
l'influence de l'entourage et surtout de la fréquence de la dépression associée.
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